Le PER : le couteau suisse de l’épargne financière

Depuis son lancement fin 2019, dans le cadre de la loi PACTE, le PER -Plan Épargne Retraite- fait de plus en plus d’adeptes. Au premier semestre 2022, les chiffres publiés par le Trésor sont sans appel : plus de 6 millions de personnes bénéficient d’un nouveau PER (le double de l’objectif fixé pour fin 2022) et les encours pour les PER individuels s’élèvent à 43,6 milliards d’euros (70 milliards en tout en comptant les PER d’entreprise, collectif et obligatoire).

Destiné initialement à remplacer les autres plans d’épargne retraite (PERP et Madelin) et à unifier le dispositif, il a réussi à séduire les épargnants au-delà de son objectif initial de complément retraite. À l’instar de l’assurance-vie, le PER individuel continue de s’affirmer comme un produit multifonction à privilégier grâce à ses avantages facilement applicables à différentes stratégies patrimoniales. L’occasion, à l’approche de cette fin d’année fiscale, de revenir sur ce véritable couteau suisse de l’épargne financière. 

Un produit qui offre de multiples avantages

Pour rappel, le PER est une enveloppe juridique et fiscale permettant à toute personne de se constituer un complément de retraite de manière individuelle, en plus des régimes obligatoires. Il a été organisé en trois compartiments différents : un correspondant au PER dit individuel (fondé sur le principe de versements volontaires), deux autres correspondants aux PER entreprise, collectif (épargne salariale, facultatif) ou obligatoire (versements obligatoires). Il peut prendre la forme d’un compte-titre ou d’un contrat d’assurance.

Aux yeux des épargnants, le PER individuel est régulièrement considéré comme l’un des produits d’épargne financière les plus attractifs, aux côtés de l’assurance-vie, grâce aux différents avantages qu’il offre.

  • Une plus grande souplesse : que ce soit pour le processus d’ouverture ou pour les modalités de versements (programmés ou non), le PER individuel reste très souple. Il en est de même pour les opérations de transfert, que ce soit d’un PER vers un autre PER ou d’un ancien contrat (PERP, Madelin) vers le nouveau PER.

L’ensemble de l’épargne capitalisée pourra être récupéré dans sa totalité au moment de la retraite ou en anticipé en fonction du cas de figure (le PER offrant la possibilité de débloquer les fonds pour des raisons spécifiques comme l’achat d’une résidence principale).

  • Une diversité des actifs : tout comme le contrat d’assurance-vie, ce produit de capitalisation donne accès à une gamme large de supports financier et/ou immobiliers et d’offres de gestion pilotées.
  • Une fiscalité avantageuse : pour une personne imposable, les versements effectués peuvent être déduits du revenu brut global (dans la limite des plafonds retraite) ; Le plafond 2022 est égal au plus élevé des 2 montants suivants :
    • Pour un salarié
      • 10 % des revenus professionnels de 2021, nets de cotisations sociales et de frais professionnels, avec une déduction maximale de 32 909 €,
      • ou 4 114 € si ce montant est plus élevé.
    • Pour un indépendant
      • 10 % des bénéfices imposables de 2022, dans la limite de 329 088 € + 15% du bénéfice imposable 2022 compris entre 41 136 € et 329 088 €
      • Ou 4 114 €+15% du bénéfice imposable compris entre 41 136 € et 329 088 €, si ce montant est plus élevé.

« Hors plafonnement des niches fiscales, le PER apparaît comme une solution d’épargne et de défiscalisation attractives : les ménages peuvent se constituer une épargne tout en réduisant leur facture fiscale »

 Explique Philippe Lauzeral, directeur général de Stellium. De plus, les plus-values ne sont taxées qu’à hauteur de 30% grâce à la flat tax, avantageuse pour les foyers plus aisés.

LA solution retraite universelle, l’objectif naturel du PER

Par définition, le PER est un produit dédié à la constitution d’un complément de retraite. Il a été pensé pour permettre aux individus de préparer leurs vieux jours sur le long terme tout en bénéficiant d’un levier fiscal incitateur. En effet, épargner sur un PER permet de différer la perception d’un revenu et donc de différer la fiscalité associée, à un moment plus opportun. Dans les faits, via cette déductibilité des versements, c’est comme si l’État faisait un prêt à taux zéro permettant de réaliser in fine davantage de plus-values.

À titre d’exemple, un épargnant qui déclare 40 000 € de revenus imposables décide de déposer 2 000 € sur son PER. Il ne sera alors imposé que sur la base de 38 000 € (son versement de 2 000 € étant déductible à 100%). Se situant dans la TMI de 30% (par rapport à son revenu imposable d’origine), il bénéficie ainsi d’une économie d’impôt de 600 € (2 000 X les 30% de la Tranche Marginale d’Imposition). Inévitablement, plus la personne fait partie d’une TMI élevée et plus le choix d’épargner pour sa retraite via un PER est avantageux.

Bien plus qu’un produit retraite, le PER permet de couvrir différents objectifs patrimoniaux

Un outil de protection et de précaution

Le PER a l’avantage de permettre, dans certains cas particuliers, un déblocage anticipé (accident de la vie, invalidité, fin de droits au chômage, surendettement…). Il peut donc jouer un rôle d’épargne de précaution et remplir un objectif plus « égoïste » de protection aux aléas de la vie, pré-retraite.

Un outil de prévoyance et de bienveillance

Le PER permet également d’offrir une protection à son conjoint ou partenaire PACS. Ce caractère de « bienveillance » est souvent oublié, mais revêt un véritable atout. En effet, au décès d’un des membres du couple, il n’y a alors plus qu’un seul revenu, ce qui peut placer le conjoint/partenaire survivant dans une situation financière fragile et précaire. Le PER va alors jouer un rôle de protecteur puisque dans le cadre d’une souscription croisée entre conjoints, le PER du défunt est versé au conjoint survivant sans impôts ni prélèvements. À noter que le conjoint survivant peut lui-même débloquer de façon anticipée son propre PER avec une fiscalité très limitée.

Une fonction transmission inédite et pourtant sous-utilisée

Un aspect méconnu et totalement inédit du PER est son rôle dans une stratégie d’optimisation de succession. Car qu’advient-il de l’épargne retraite non retirée ? Celle dont l’épargnant n’aura pas eu besoin ou celle dont il n’aura pas eu le temps de profiter ? Celle-ci n’est pas perdue puisqu’elle est transmise aux bénéficiaires désignés par l’épargnant. Cela implique évidemment une réflexion préalable et une stratégie de succession réfléchie.

De plus, en désignant le(s) bénéficiaire(s) de son contrat PER (conjoint ou enfants), la fiscalité sur le capital comme les intérêts ainsi que les droits de succession sont abaissés, voire totalement annihilés.

Avec le processus de réforme des retraites engagé par le gouvernement depuis déjà quelques années, le PER est plus que jamais d’actualité. Il l’est d’autant plus qu’il multiplie les fonctions et permet ainsi d’intégrer différentes stratégies patrimoniales.

Contrer l’inflation grâce aux produits structurés

Par Philippe Lauzeral, Directeur général de Stellium, filiale de Finzzle Groupe

Les épargnants souhaitant contrer l’inflation, mais ayant une faible appétence au risque, peuvent s’intéresser aux produits structurés. Ceux-ci représentent un bon compromis entre recherche d’un rendement correct et limite de perte en capital.

Produits structurés : de quoi parle-t-on ?

Ces produits financiers originaux, créés par les banques, peuvent être détenus sur un compte titres, un plan d’épargne en actions (PEA), une assurance vie ou un plan d’épargne retraite.
(PER). Ils ont comme objectif d’obtenir un rendement potentiel optimum, tout en visant à garantir tout ou partie du capital investi. En contrepartie de cette protection limitant la perte en capital, le gain potentiel est contenu. À noter que la date de sortie de l’investisseur est déterminée au moment de la souscription.

Il existe principalement 2 types de produits structurés :
  • Les fonds à capital garanti assurent aux épargnants de récupérer leur investissement à l’échéance (hors frais et hors défaut de l’émetteur). Logiquement, leur rendement potentiel est modéré ; la sécurité primant.
  • Les fonds à capital protégé, eux, permettent aux épargnants de cibler un rendement bien plus attractif en bénéficiant d’une protection en capital plus relative/mesurée. À l’échéance de l’investissement, il y a, en général trois cas de figure :
    • Si les marchés ont progressé, l’investisseur récupère son capital avec une plus-value
    • Si les marchés n’ont pas connu une baisse supérieure à une limite déterminée initialement, l’investisseur récupère son capital et éventuellement une plus-value selon les scénarios ;
    • Si la baisse est supérieure à la limite déterminée initialement, l’investisseur subit une perte en capital, généralement égale à la baisse des marchés.

En cours de vie de l’investissement, selon la performance des marchés, un mécanisme de remboursement anticipé peut s’activer. L’investisseur peut ainsi se voir rembourser de son capital majoré d’un gain.
Les produits structurés sont souvent investis en obligations (sous-jacents sécurisés pour la garantie en capital), mais aussi en actions et en produits plus originaux comme des SWAP (produit dérivé financier qui consiste en un crédit réciproque entre deux parties, généralement des banques ou des institutions financières), par exemple, pour booster le rendement.

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L’assurance vie…

Un couteau suisse à utiliser de différentes façons pour répondre à tous les projets de vie.


Par Philippe Lauzeral, Directeur général délégué de Stellium

Un contrat d’assurance-vie est comme un couteau suisse. Il répond, à différentes périodes de la vie, aux besoins divers des épargnants. Quelle que soit leur situation, ceux-ci peuvent y investir des fonds, en fonction de leurs objectifs de vie.

En matière de gestion de patrimoine, la règle de base est de raisonner en fonction des objectifs de vie des clients à long terme. Quels sont leurs projets ? Ont-ils prévu de changer de vie ? De déménager ? De démarrer un nouveau métier ? Ont-ils des enfants, potentiels futurs étudiants ? Etc.

Une fois établies, les perspectives générales de vie (qui ne sont, évidemment, jamais figées) sont un indicateur clé pour la mise en place de la stratégie patrimoniale, dans laquelle des investissements réalisés sur des contrats d’assurance-vie ont toute leur place.

Les 3 grands projets nécessitant une épargne long terme

Si certains « petits » projets peuvent se financer simplement via une trésorerie existante ou même un crédit personnel, d’autres exigent une préparation en amont, dans le but de constituer, pas à pas, une épargne qui devra, à terme, représenter un capital conséquent.

L’achat de sa résidence principale
Un horizon d’épargne de 10 ans peut être envisagé dans ce cadre. Trois façons sont aujourd’hui utilisées pour préparer le financement de son logement :

Via un investissement locatif qui, une fois vendu, servira d’apport. Beaucoup de jeunes actifs choisissent ainsi de rester locataires, tout en achetant un logement locatif, souvent accompagné d’une fiscalité avantageuse. Au bout d’une dizaine d’années, ils le revendent, se constituant ainsi un apport conséquent, facilitant l’achat d’une résidence principale plus confortable ;

Via un PER voire un PERCO : depuis la loi Pacte en 2019, les conditions de déblocage anticipé de tout ou partie du capital ont été assouplies et l’achat de sa résidence principale est éligible à ce déblocage ;

Via un contrat d’assurance-vie qui, passé 8 ans d’existence, permettra de bénéficier d’un capital (tout ou partie des fonds capitalisés) assorti d’un abattement fiscal annuel. C’est une voie très intéressante car simple à tous les niveaux, de la constitution du contrat au déblocage des fonds.
Les études des enfants
Certaines formations coûtant cher, anticiper très en amont est une bonne stratégie. Un contrat d’assurance-vie ouvert dès la naissance de l’enfant, avec des versements mensuels programmés permet d’accumuler doucement mais sûrement un capital nécessaire au financement de ses études supérieures.

Il suffit d’ouvrir au nom de son enfant un contrat d’assurance-vie avec des versements périodiques pour lui constituer un capital qui lui permettra de financer ses études.

Par exemple, verser 150 €/mois à la naissance, peut permettre de générer un capital de 45.000 € pour son 18e anniversaire.

La préparation de sa retraite
Dans ce cadre aussi, il est judicieux de s’y prendre très en amont afin que l’effort d’épargne soit le plus « indolore » possible. Souscrire un contrat d’assurance-vie dès le début de son activité professionnelle avant même de créer un PER (que l’on conseille plutôt à 40 ans) est une stratégie gagnante.

Comment investir dans une assurance-vie ?

  • En plusieurs fois, c’est toujours mieux
    S’il est évidemment toujours possible de déposer sur son contrat une grosse somme d’argent (après un héritage, par exemple) en une seule fois, il est intéressant de verser des fonds petit à petit.
  • L’investissement programmé est une formule qui implique une programmation des versements : 100 €, 200 € tous les mois, par exemple. L’intérêt est que l’épargne correspondant à ses possibilités soit investie au fil du temps. Parce que le meilleur moment pour investir c’est d’investir tout le temps, les versements programmés permettant de lisser son effort d’épargne dans le temps et de s’habituer à une pratique d’épargne régulière.
  • L’investissement progressif est une option sur le contrat et s’applique plutôt lorsque l’on verse une somme significative sur son contrat : on décide d’une allocation d’actif « cible » sur laquelle les fonds versés sur le contrat d’assurance-vie seront investis progressivement sur une période définie : 12, 24 mois par exemple. Ainsi, on versera tout de suite ses fonds sur son contrat dans un support sécurisé et on pourra ainsi « entrer » sur les marchés progressivement à hauteur de 1/12ème ou 1/24ème tous les mois. Cet investissement progressif lisse le risque sur une période déterminée à l’avance, tout en facilitant la diversification des unités de compte, en considérant leur intérêt en temps réel. La politique d’allocation d’actifs peut être définie pour une période donnée (2 ans, par exemple), et renouvelée ou modifiée régulièrement en fonction du contexte.
  • En pilotant de façon dynamique les actifs détenus dans le contrat
    Investir dans un contrat d’assurance-vie dans une vision long terme présente l’avantage de pouvoir piloter de façon fine ses actifs : politique plus risquée au départ pour accroître le rendement, puis progressivement plus sécuritaire au fur et à mesure que l’on s’approche du terme prévu. Trop d’épargnants démarrent un contrat sur des actifs peu risqués (donc peu rémunérateurs) alors qu’ils ont l’intention de la conserver 20 ans !

Sur quels supports se diversifier ?

Les traditionnelles actions et obligations, en direct ou via des OPCVM classiques, ne sont pas les seuls actifs à pouvoir constituer un portefeuille d’un contrat d’assurance-vie !

  • L’immobilier est rassurant pour les épargnants qui apprécient son côté tangible et moins volatil que les actions. La pierre constitue un bon substitut des fonds en euros dont les rendements sont en chute libre.
    Investir dans les SCI est à privilégier car ces supports sont souples et génèrent peu de frais à l’entrée.
  • Les fonds structurés avec des couvertures de capital peuvent aussi être souscrits. Ces placements financiers alternatifs permettent un meilleur rendement, associé à une protection totale ou partielle du capital. Ils intègrent plusieurs supports financiers (obligations, actions, etc.) et restituent la mise de départ majorée d’une performance conditionnée par l’évolution du support en comparaison avec un indice connu à l’avance.
  • Les cryptomonnaies, si elles sont une source de diversification pour un investissement sur le long terme et dans le cadre d’une gestion réactive et dynamique sont à regarder avec une extrême prudence lorsqu’il s’agit de répondre à des objectifs de vie du fait de leur très forte volatilité.