L’article analyse la transformation de la colocation traditionnelle en coliving, un modèle devenu très rentable dans le contexte de la crise du logement dans les grandes métropoles françaises. Le coliving consiste à rénover des appartements familiaux pour les transformer en multiples chambres et salles de bains, puis à les louer à des jeunes actifs ou étudiants, via des sociétés spécialisées.
Ce modèle séduit les investisseurs, car il permet d’otimiser les revenus locatifs d’un bien. Les sociétés de coliving gèrent la décoration, les services (ménage, internet, assurance) et la location, attirant une clientèle prête à payer jusqu’à 1 000 € par mois pour une chambre. L’offre se développe rapidement : plus de 14 000 chambres ont été créées en France depuis 2020, et le marché continue de croître, notamment en Île-de-France.
Cependant, l’article met en lumière les effets négatifs de cette industrialisation : évictions de locataires historiques, transformation de logements familiaux en résidences de coliving, hausse des loyers et contournement de l’encadrement des loyers grâce à des compléments pour services additionnels. Les élus et certains experts dénoncent une logique purement financière, éloignée des valeurs de partage et de solidarité de la colocation d’origine. Le coliving, présenté comme une solution à la crise du logement, risque-t-il d’aggraver les difficultés d’accès au logement pour les ménages modestes, tout en accentuant la pression sur le parc locatif traditionnel ?